Stéphanie, Cécile, pouvez-vous présenter la compagnie On Off ?
La compagnie propose des spectacles dans l’espace public ou dans des lieux atypiques comme des hôpitaux, des écoles mais aussi des lieux dédiés comme les théâtres. Nous sommes des sortes de 4-4 de la culture avec comme outil principal la musique et le chant polyphonique.
Anthony, toi tu travailles au service animation de l’hôpital maritime de Berck, est-ce que tu peux présenter le service ?
Oui, l’hôpital est spécialisé dans la rééducation. Il dispose d’un service animation qui est ouvert tous les jours, y compris les week-ends et les jours fériés. Notre équipe propose des animations, des ateliers manuels et des spectacles pour les patients.
Stéphanie et Cécile, comment avez-vous avez préparé Plaines Santé ? Qu’est-ce que vous proposez ?
Stéphanie : Nous nous sommes appuyées sur des spectacles que nous avions déjà. On a par exemple un spectacle, les Chti Lyrics, à partir duquel on a proposé plusieurs animations lors de notre deuxième venue. Pour cette semaine, Anthony a proposé le thème du sport. Nous nous sommes alors inspirées d’un autre de nos spectacles où l’on chante des chansons de rugby.
Cécile : Nous avons adhéré tout de suite à cette thématique. On travaille en va-et-vient, en discussion, en dialogue avec Anthony. Nous arrivons avec une boîte à outils et lui pioche dedans. On joue ensuite au ping-pong avec nos matériaux sonores et des nouvelles propositions.
Anthony : On se nourrit mutuellement de nos idées. Il y a une véritable unité qui se crée et les patients adhèrent facilement. C’est vraiment très riche émotionnellement et musicalement. C’est quelque chose qui reste gravé dans la mémoire de tous. Ça agrémente leur séjour de manière bénéfique.
Arrivez-vous à tisser des liens avec les patients ?
Cécile : Oh oui ! Et très vite. Quand on propose des livraisons de chansons en chambre par exemple, on rentre tout de suite dans une intimité. Aussi, nous sommes logées à l’hôpital, alors on passe dans un couloir, on s’arrête, on discute et on continue d’instaurer une présence. On partage l’envers du décor aussi.
Stéphanie : Oui, c’est une immersion totale pendant vraiment 4 jours. On déambule du service de rééducation aux services de soins en passant par les chambres pour les personnes alitées. On investit tous les lieux de l’hôpital même l’extérieur.
Qu’est-ce qui vous intéressait dans le dispositif Plaines Santé ?
Cécile : C’est une autre façon de travailler notre duo. Cela fait plus de 15 ans qu’on travaille ensemble et c’est important d’être en contact avec du vivant. On pourrait imaginer que notre métier se situe dans le monde de la culture, pour des initiés. Cela nous fait du bien d’être en contact avec plusieurs types de publics.
Stéphanie : Ici nous vivons un véritable échange avec les patients. Ce qu’on ne vit pas forcément en spectacle, parce qu’en spectacle, même si on échange à la fin, c’est très bref. Ici on découvre les patients, ils nous découvrent et tout de suite on est dans l’échange. Et effectivement, comme on est là toute la journée, ils nous nourrissent, on les nourrit. On a l’impression qu’à chaque fois, c’est encore plus fort.
Et vous, c’est la première fois que vous participez à Plaines Santé. Et vous avez repostulez pour la saison prochaine. Qu’est-ce qui vous intéresse dans ce dispositif ?
Anthony : Nous avions déjà eu l’occasion de travailler avec le BIP pour des résidences d’artistes. Mais là, ce qui nous a plus c’est de travailler sur du long terme avec la compagnie. Les patients ressentent forcément ce lien qu’on a avec les artistes. Et du coup, c’est beaucoup plus riche, il y a encore beaucoup plus de partage.
Propos recueillis par Sidonie Hadoux