Les Pinatas enchantent Le FAM de l’Abbaye

Saison : 2020/2021 - Artistes : Les Pinatas - Établissements : GAPAS

Six artistes de la compagnie Les Pinatas ont investi les extérieurs du FAM, le Foyer d’Accueil Médicalisé situé à Witternesse, dans le Pas-de-Calais. L’Abbaye a ouvert ses portes le 1er novembre 1980, et accueille 19 résidents, majoritairement déficients visuels. Cette journée est la troisième d’une série d’impromptus dans les différents services du GAPAS, qui regroupent 32 établissements et services sociaux et médico-sociaux au Nord de Paris.

Jeudi 1er juillet. Le soleil a chassé la couche de nuages ​​grisâtres qui recouvraient le ciel depuis le début de la semaine. C’est sous une lumineuse chaleur d’été que les Pinatas présentent leurs performances lues et dansées au Foyer d’Accueil Médicalisé L’Abbaye, implante en pleine nature à Witternesse, dans le Pas de Calais près d’Aire-sur-la- Lys.
Il est bientôt 14h00, et Léa et Pierre-Antoine ajustent les micros sous la serre où il.elles présenteront C’est là, une performance voix-chant-danse. Madeline s’échauffe à l’abri des regards avant de se glisser discrètement sous un drap bleu disposé sur le sol. Le public arrive et s’installe sur les chaises disposées face aux artistes. Inspiration – Expiration. Il respire encore.Le microphone et les enceintes nous renvoient son souffle dans nos oreilles. Expiration – Inspiration. Il respire de plus en plus vite, de plus en fort. Nous respirons avec lui.
Léa entame sa conférence. Le drap bleu disposé sur le sol commence à bouger comme une membrane. Il fait très chaud sous la serre du FAM. Nous sommes reçus.es Le public est silencieux, attentif, à l’écoute. Nous nous étendons, comme hypnotisé.es par le rythme du souffle, la voix de Léa et les mouvements de Madeline sous la membrane bleue.

A la fin de la performance, le public applaudit. « C’était beau », s’exclame Annick au premier sonné. « Merci », répètent plusieurs personnes. Rémi, éducateur, est conquis : « C’est une très belle expérience ! » Nous sortons de la serre, direction le chemin à l’orée du petit bois qui borde le Foyer. Les résidents le savent bien. Ils.elles ont l’habitude de s’y promener. Deux performances s’entremêlent. Sarah, Marine et Léa présentent Survivre à la balade, des textes à partir d’une de leurs éditions. Entre les lectures, Mélody, Madeline et Paul dansent la forêt. Ensemble, nous nous connectons aux arbres et aux oiseaux le temps de faire le tour du parcours.Annick dans le public vers même une arme.
« C’était vraiment top, s’exclame Rémi. Annabelle par exemple, qui parle beaucoup en temps normal, s’est tue et a écouté. Annick a pu se laisser aller à ses émotions. Les aider à se libérer, se lâcher, ça fait partie de notre travail. Eux qui ont plutôt tendance à cacher leurs émotions. La connexion nature-corps leur fait du bien. »
« J’ai beaucoup aimé. Y’avait des émotions dans leurs textes et leurs danses, c’était super », confirme Annick, encore émue, en regagnant la résidence. « Nous avons cette chance et malchance d’être dans un environnement rural où l’accès à la culture n’est pas toujours évident.C’est pour cela que ce genre de dispositif est primordial pour nous ! », ajoute l’éducateur.
Pour les artistes, la satisfaction est partagée. « J’ai trouvé qu’il y avait une grande écoute du public », commente Sarah. « Le fait d’être chez eux ça apporte beaucoup, ajoute Mélody. On marche ensemble, on écoute ensemble. C’était hyper agréable car je sentais qu’ils avaient invité chez eux, à faire ce chemin avec eux. « Pouvoir jouer dans des espaces hors-normes, c’est génial, renchérit Pierre-Antoine. Jouer dans une serre par exemple, c’était une chance ! »

Les performances du jours :

C’est là  (performance) par Madeline Wood, Léa Anaïs Machado et Pierre Antoine Naline.

Survivre à la balade  (conférence) par Sarah Baraka, Marine Foratier et Léa Anaïs Machado 

Corps-Forêt  (danse) par Mélody Blocquel, Quentin Conrate, Paul Emmanuel Chevaley et Madeline Wood.

 

Rendez-vous en septembre pour la suite du programme au GAPAS avec Les Pinatas