Jeudi 16 septembre 2021, la compagnie de théâtre Protéo a déposé sa mystérieuse cachottière dans les jardins de l’EPSM. Le spectacle, écrit et mis en scène par Louise Wailly, est interprété par Camille Dupond et Myriam Mairey, dans les rôles respectifs d’Aloysius et Blueberry.
Le rituel est presque toujours le même : Aloysius, énigmatique, est reclue dans la cachottière. Qui est-elle ? Que fait-elle ? que délivre-t-elle de si singulier aux personnes qui passent cinq minutes avec elle ? Personne ne le sait. A l’extérieur, sa secrétaire, Blueberry , invite les passants, patients ou personnels soignants à rentrer.
Certains ont pris rendez-vous. D’autres passaient par-là par hasard et avaient été émis par la mystérieuse cabane en bois posée dans le jardin. La cachottière ne laisse pas le visiteur indifférent. Ornée d’étranges inscriptions noires peintes sur fond blanc, impossible de dire si cette capsule nous vient du passé, du présent ou directement du futur. Soudain, Blueberry , parée de sa tenue blanche et noire futuriste, et de sa crête sur la tête avance vers un patient. Elle l’accompagne pour faire le tour de la cachottière, puis ouvre la porte grinçante et l’invite à rentrer « Attention à ne pas vous perdre » dit-elle en refermant doucement la porte. Et oui, les espaces ne sont pas toujours aussi petits qu’ils y paraissent. Le patient ressort après cinq minutes, visiblement content, le sourire aux lèvres.
Les rendez-vous s’enchaînent, et impossible de savoir ce qu’il s’y passe. Et pourtant, toujours le même sourire à la sortie. On entend bien une voix, il semblerait qu’on raconte au visiteur une histoire, mais laquelle ? « C’est secret, on ne peut pas le dire, c’est un moment rien que pour le visiteur », répond mystérieusement Blueberry, incarnée par Myriam Mairey, comédienne. « Je souhaite ce spectacle comme un cadeau. Je souhaite offrir un espace où l’art est salvateur, où il permet de se regarder et de regarder l’autre sans avoir peur et en s’amusant », explique Louise Wailly, metteuse en scène et créatrice de la cachottière
Une cachottière créée à l’EPSM des Flandres
« Les artistes sont venus en juin à l’EPSM des Flandres à Bailleul afin de créer la cachottière, explique Pierre Vandevoorde, chargé de communication de l’EPSM, on a donc vu l’apparition de cette boîte et sa conception ». Modeste Richard y a peint les peintures d’inspiration tribales sur les murs. « C’est toujours intéressant de donner accès à ce genre de dispositifs à nos patients et au personnel, poursuivre Pierre Vandevoorde, c’est un moment privilégié pour eux, une tête à tête avec l’artiste qui instaure un lien très fort ». Et certaines personnes ressortent chamboulées. « Certaines ressortent avec le sourire, d’autres pleurent, sont émues, racontent Bueberry (Myriam Mairey). A Hénin-Beaumont par exemple, on avait des personnes qui avaient du mal à ressortir tant elles étaient bien à l’intérieur. »