Est-ce que vous pouvez vous présenter et présenter la structure ?
Je suis Yann Primault, je suis le directeur de l’établissement. Ici, on est dans un lieu de vie qui est géré par la Fondation Léopold Bellan, qui est au cœur de la ville de Noyon. C’est un lieu de vie qui accueille des adultes en situation de handicap : handicap mental et handicap psychique, et qui travaillent en milieu protégé.
Ils ne sont donc pas là en journée : ils partent le matin au travail à l’ESAT, qui est à 2 kilomètres d’ici. Ils reviennent le soir et ils sont là les week-ends. Certains habitant ici dans l’unité collective, d’autres habitent dans des appartements en centre-ville.
Par ailleurs, il y a d’autres personnes aussi qui ne travaillent plus, mais qui souhaitent continuer à habiter ici. Donc ils sont au foyer de vie où il y a des activités qui sont proposées en journée. Voilà, chacun a sa chambre, puis sa liberté, puis le niveau d’accompagnement qui correspond à ses besoins.
Qu’est-ce qui vous a motivé à postuler à Plaine Santé ?
J’avais envie de faire entrer la culture au sein de l’établissement. C’est toujours bien de faire rentrer des gens extérieurs qui ne sont pas éducateurs, qui ne sont pas du métier. Ce sont d’autres regards, ce sont d’autres approches.
La culture, pour moi, c’est un ciment culturel. C’est un vrai support d’échange. On n’est plus la personne handicapée qui est accompagnée, on est tous des petits artistes à inventer, à faire de la poésie, donc je trouvais que c’était vraiment très intéressant. Et puis ce projet a été porté par certains professionnels ici, donc je l’ai vraiment soutenu. On a vraiment envie de pouvoir renouveler ce type d’expérience.
C’est une première pour vous de faire venir des artistes dans l’établissement ?
Personnellement, j’ai travaillé beaucoup dans des hôpitaux de jours, en psychiatrie, où on travaillait énormément avec des artistes. Théâtre, peinture, photographie. Le média culturel a toujours été un support de l’accompagnement et du soin.
Donc pour moi, c’était important de pouvoir le poursuivre ici. Et d’autant plus sur un lieu de vie. Et puis nous avions trouvé l’idée des cartes postales super. J’aimerais tellement recevoir d’un inconnu un poème, et encore plus un poème qui vient d’une structure qui accompagne des personnes en difficulté. Je trouve ça très réjouissant, très beau, et puis les poèmes et les collages sont très beaux.
C’est pour l’objet cartes postales que vous aviez choisi le duo Martin Granger et Louise Bronx ?
En fait, on ne savait pas trop, mais lors de la présentation, on a trouvé ça assez intéressant. Cette idée des poèmes, je trouvais ça vraiment très intéressant. Ils avaient expliqué que leur proposition était inspirée d’un poète dont le projet est d’envoyer un poème à chaque habitant de la terre.
Je trouve ça tellement beau ! Si on se consacrait tous un peu plus à ça, à faire des choses comme ça, complètement folles, mais hyper belles, je pense que le monde irait mieux. En plus, il y a cette idée où la culture vient dans l’établissement, ensuite la culture qui est créée ici repart, et elle refait du lien localement.